Ce mardi 10 mars, avant le gel provoqué par le coronavirus, Idelux a souhaité rencontrer Effet-Frontière.

Effet-Frontière et Idelux traitent toutes deux le sujet frontalier, mais avec des approches et des outils différents. Le problème de la mobilité constitue le principal point de convergence.

Idelux souhaite une réactivation du plan Stratégique de mobilité transfrontalière (le SMOT).  Il date de 2014 et pourrait être soumis à la Région wallonne (Ministre Henry).

Pour ce faire, le SMOT devrait être relifté et bénéficier d’un soutien pluri-politique.

Le SMOT, validé en 2014, associait, dans un Comité de pilotage stratégique, GDL, Région Wallonne et une série d’opérateurs comme la DGO2 (Direction de la Planification de la Mobilité), le TEC, la cellule ferroviaire wallonne, etc. Sur base d’un diagnostic, il listait une série de solutions de mobilité frontalière à mettre en œuvre. La plupart de celles situées du côté grand-ducal ont été réalisées.

Côté wallon, peu de chose.  Le Comité de suivi du SMOT n’existe plus.

Effet-Frontière appuierait la démarche, pour autant qu’elle ne s’englue pas dans un diagnostic sans fin.

Les autres constats, malgré qu’ils soient majoritairement connus, sont désolants :

  • La limite des 24 jours :
    • On cherche une solution matérielle au problème de mobilité alors que l’extension du quota des 24 jours débloquerait déjà beaucoup nos routes.
    • Nous développons des formations continuées en Belgique que les travailleurs/ouvriers frontaliers ne peuvent suivre suite à ce quota.
  • P&R, une étude menée sur fonds propres :
    • Idelux a mené, sur fonds propres, une mission d’étude des conditions de faisabilité du P&R de Viville, commandée conjointement par les Ministres Bellot et Bausch, et dont le rapport final a été présenté au printemps 2017. Aucune suite n’y a été donnée.
  • SNCB, une chose à la fois
    • Les conditions ne sont actuellement pas réunies pour envisager un développement à court terme du P&R à Viville : travaux sur la ligne 162, manque de matériel de traction, manque de volonté de coopération entre tête des CFL et tête de la SNCB.
  • Télétravail :
    • Le GDL envisage prioritairement l’installation d’espaces de coworking à la frontière, mais de son côté de la frontière, et ne compte pas financer quoi que ce soit en-dehors. En conséquence :
      • du côté grand-ducal, les communes frontalières seront confrontées à de lourds problèmes de parking et d’engorgement de circulation (elles le sont déjà avec la gratuité des transports en commun) ;
      • du côté belge, nous aurons à continuer à financer les infrastructures routières et ferroviaires menant au Grand-Duché, sans retombée autre que la pollution.

Ce que nous avons à présent compris :

Le Grand-duché : d’une manière générale, les Grand-ducaux n’aiment pas les solutions bilatérales : ils ont une propension à vouloir tout résoudre à partir de chez eux, avec leurs propres moyens.

Idelux : l’intercommunale n’y arrive pas, manque de relais politiques sur le terrain.

Les projets de développement étatiques : ces lourds machins, gonflés d’objectifs et de projets, n’aboutissent, au bout d’un temps infini, à presque rien de concret.

Le point de contact en Belgique : Il manque d’une démarche territoriale structurée sur le sud-Luxembourg. C’est précisément ce que sont parvenus à faire les Français pour pouvoir entrer en négociation avec le Grand-Duché (information de la Fondation IDEA).

La Gaichel : Il faudrait que la Région wallonne soit partie prenante du processus dit « accords de la Gaichel », pour que ses intérêts et son point de vue soient véritablement pris en compte dans les accords d’état à état passés entre Belgique et Grand-Duché.