1er poste frontière du développement transfrontalier.

Nous vous recommandons la lecture d’un très intéressant document de la Fondation IDEA : « Le codéveloppement dans l’aire métropolitaine » (https://www.fondation-idea.lu/).

L’idée directrice en est que, jusqu’à présent, on a travaillé à améliorer la situation personnelle des frontaliers (mobilité, fiscalité, couverture sociale, etc.), mais que, désormais, le gros de l’effort devra porter sur l’aménagement et l’équipement collectif du territoire transfrontalier. Le message de fond que ce document adresse aux acteurs luxembourgeois est : « si vous voulez pousser votre modèle de développement, il vous faudra vous investir et investir de l’autre côté de la frontière ».

Mais comment s’y prendre ?

Pour le savoir, Effet-Frontière a rencontré deux représentants de la Fondation IDEA à Luxembourg.

Aucune recette concrète ne nous a été livrée. Créée il y cinq ans par la Chambre de Commerce, IDEA se présente en effet comme un « think tank », qui lance des idées et entend renouveler le débat sur le développement du Grand-Duché.

Mais nous avons quand même appris des choses bien intéressantes.

Tout d’abord, que les responsables grand-ducaux ont a priori du mal avec l’idée d’investir de l’autre côté des frontières. Le politique, mais aussi l’administration, perdus devant la complexité institutionnelle, qu’elle soit belge, française ou allemande. « Avec qui je négocie ? » est l’argument habituel. Des uns comme des autres.

Ensuite, que les relations avec la France sont occupées à se structurer plus fortement qu’avec l’Allemagne et la Belgique. Deux raisons à cela. D’une part, il y a une vraie continuité démographique et industrielle entre Luxembourg et les villes de Lorraine (Metz, Nancy), quand, côtés belge et allemand, on est vite dans la ruralité profonde une fois la frontière franchie. D’autre part, les Français ont créé un Comité intergouvernemental qui inclut un représentant des collectivités territoriales concernées pour discuter avec le Grand-Duché.

Alors, comment déclenche-t-on le codéveloppement territorial avec la Belgique ?

Plusieurs pistes :

  • Créer des blocs intercommunaux homogènes des deux côtés de la frontière, et les faire travailler, coopérer sur des problématiques partagées ;
  • Convaincre l’UE de créer un fonds de codéveloppement pour les zones frontalières, destiné à « faire du projet », sur le modèle Interreg, Leader – ou en complément à Interreg et Leader ;
  • Convaincre les pays frontaliers de créer un fonds commun (indépendant d’une rétrocession d’accises ou d’impôts), géré de manière bilatérale, destiné à réaliser des projets dans l’espace frontalier.

Côté wallon, il serait bienvenu que la Région wallonne puisse être représentée dans les réunions de La Gaïchel (qui rassemblent, officiellement et régulièrement, les représentants du gouvernement grand-ducal et du gouvernement fédéral belge, et où se paramètrent les politiques communes aux deux états).

De son côté, Effet-Frontière aimerait que la Fondation IDEA puisse exposer sa vision du codéveloppement territorial à Namur, devant des membres du gouvernement wallon, les directions de certaines Administrations, un représentant du Comité des Régions (UE).

Car l’aménagement et l’équipement du territoire, c’est une compétence wallonne.