Le saviez-vous : Vivalia a un déficit de 75 ETP (équivalents temps plein) en moyenne sur l’année

Le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique (Frank Vandenbroucke) avait été contacté à ce sujet en décembre 2020 par Benoit Piedboeuf.

Voici la réponse du ministre :

Effectivement, nous avons reçu l’information concernant le fait que dans certains hôpitaux luxembourgeois les infirmiers quittent la Belgique pour aller travailler au Grand-Duché du Luxembourg. Comme vous le faites par ailleurs remarquer ce phénomène n’est pas nouveau, mais il semble s’amplifier avec la crise sanitaire liée à l’épidémie. J’ai pris personnellement contact avec mon homologue du Grand-Duché du Luxembourg. Nous avons reçu confirmation qu’aucune mesure structurelle n’a été prise pour attirer nos forces de travail. C’est une décision individuelle du professionnel quand il opte pour un poste à l’étranger. Le salaire attractif et des conditions de travail plus favorables contribuent certainement à ce choix.

Des mesures pour revaloriser la profession infirmière vont continuer à être mises en oeuvre dans notre pays qui vont certainement diminuer la balance entre la situation en Belgique et celle au Grand-Duché du Luxembourg :

1. Fin 2019 a été créé le fonds blouses blanches dans le but de financer, d’une part, la création de nouveaux emplois de personnel soignant dans les hôpitaux et les soins à domicile et, d’autre part, l’amélioration des conditions de travail du personnel soignant ainsi que la formation de ce personnel. À partir de 2020, un budget de 402 millions d’euros récurrents est réparti entre ces secteurs. Dans le secteur des hôpitaux, les moyens doivent servir à la création nette d’emplois de personnel infirmier et d’aides-soignants, de fonctions de soutien intégrées aux équipes de soins qui peuvent réellement soutenir et alléger le travail des praticiens de l’art infirmier ainsi que de personnel de soutien qui peut décharger le personnel soignant des tâches administratives et logistiques. Ceci, afin de permettre aux praticiens de l’art infirmier d’augmenter leur temps effectif pour les soins prodigués aux patients avec la priorité pour les soins prodigués au chevet des patients.

2. En ce qui concerne la revalorisation des salaires, l’accord social 2021-2022 qui prévoit un budget de 600 millions d’euros répartis sur les deux années, à raison de 350 millions d’euros en 2021 et 250 millions d’euros en 2022, a été signé le jeudi 12 novembre 2020. De ce budget, 500 millions d’euros sont prévus pour l’application à 100 % des échelles salariales du modèle IF-IC afin de revaloriser les salaires du personnel soignant et de les harmoniser entre les différents secteurs. Il est également prévu d’apporter les améliorations nécessaires au modèle salarial IF-IC après évaluation de sa mise en place dans le secteur privé à partir de 2018. Un groupe de travail tripartite sera d’ailleurs chargé de suivre l’évolution des professions dans le secteur. Un budget de 100 millions d’euros est également prévu pour des améliorations qualitatives des conditions de travail et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. La mise en oeuvre de cet accord social nécessite la conclusion de conventions collectives de travail pour le secteur privé et de protocoles d’accords collectifs pour le secteur public.

3. Un budget de 200 millions d’euros a été libéré afin d’octroyer une prime d’encouragement exceptionnelle de maximum 985 euros bruts aux travailleurs des hôpitaux mobilisés pour les soins aux patients pendant la deuxième vague de l’épidémie. Cette prime sera octroyée en décembre 2020 au prorata du temps de travail payé pendant la période de référence du 1er septembre au 30 novembre 2020.

4. En ce qui concerne la première vague de l’épidémie, la prime de solidarité pour le personnel soignant des secteurs fédéraux de la santé annoncée il y a quelques mois, a été élargie à l’ensemble du personnel des secteurs fédéraux de la santé par le Conseil des ministres du 6 novembre 2020. Cette prime sera octroyée sous la forme d’un chèque consommation de 300 euros. Les paiements par les Fonds Maribel aux employeurs sont dépendants de la conclusion préalable d’une convention collective de travail pour le secteur privé et de protocoles d’accord pour le secteur public. Les négociations dans les différents secteurs sont en cours.

Cela n’est certainement pas suffisant mais cela va dans le bon sens. La réforme fiscale en  cours d’élaboration devrait apporter encore une amélioration.